Nouveau projet de recherche : Danse et musique gwoka à Paris.

Version 2J’écris ces lignes depuis Paris où je commence une nouvelle phase de mon nouveau projet de recherche sur la danse gwoka.

Que peut-on apprendre de la post-colonialité antillaise au travers la pratique de la musique et de la danse gwoka ? Ce nouveau projet cherche à répondre à cette question grâce à une enquête de terrain auprès des associations qui offrent des cours de gwoka en Guadeloupe et en région parisienne. A travers ma participation active à des ateliers de danse et musique ; des entretiens avec d’autres participants, membres d’associations et artistes ; des observations de répétitions et de spectacles offerts par des artistes d’origine guadeloupéenne ; et tout simplement en passant du temps à discuter avec tout le monde qui gravite dans ce milieu, je vais tenter d’élucider le rôle que la musique et la danse jouent dans la construction d’une citoyenneté culturelle post-coloniale. Comment est-ce que le gwoka permet aux Guadeloupéens de négocier leur place au sein de la République française, qu’ils résident en Caraïbe ou en France hexagonale ? En particulier, cette étude s’intéresse à la musique et la danse comme deux modes d’expression d’un savoir qui échappe à l’écrit. En quoi la musique et la danse permettent-elles la construction et l’interprétation (au sens artistique aussi bien que linguistique) d’un savoir ? Quelles sont les connaissances portées par le corps post-colonial ? Comment accède-t-on à ces connaissances ? Qui y a accès et dans quelles limites ? Si ces connaissances résistent aux représentations linguistiques, comment sont-elles exprimées et partagées ? En bref, l’apprentissage d’une technique de danse facilite-il la transmission d’une façon d’être propre au post-colonialisme et son inscription dans le corps ?

J’ai commencé cette recherche en Guadeloupe en Juillet en suivant les cours du Passeport Danse du CDEC, école dirigée par LenaBlou. Je suis actuellement les cours de danse gwoka offert par Max Diakok au Centre Paris Anim Curial.

Pour la description complète de mon projet, voir le document ci-dessous.

Description du Projet Danse Gwoka (Français) Updated

Conférence Public, Brunch EthnomusiKa

IMG_7255

Demain dimanche 6 octobre, j’aurai le plaisir de présenter mon travail pour la première fois à Paris lors du brunch de l’association EthnomusiKa.

Né en marge de la plantation coloniale, le gwoka a été tour à tour une pratique de résistance contre l’esclavage et la déshumanisation qui l’accompagnait, une expression d’opposition au sein de la République française, et enfin un outil pour affirmer la spécificité culturelle guadeloupéenne en dépit de la départementalisation. Le gwoka est donc bien, de par son histoire, une musique politique. Mais sa politique dépasse le rôle de symbole national que lui a donné le mouvement indépendantiste. Ses enchevêtrements sonores – surtout dans ses formes dites contemporaines (modenn, progressives, ou instrumentales) – donnent à entendre la complexité et les contradictions de la position des guadeloupéens vis-à-vis de la République française : français à part entière mais aussi entièrement à part, pour reprendre la célèbre formule de Césaire.

Basée sur plus de dix ans de recherche et de réflexion et sur les résultats publiés dans Creolized Aurality (Auralité créolisée, University of Chicago Press, 2019), cette présentation part de la pratique et des esthétiques du gwoka pour en explorer les politiques, entre anticolonialisme et décolonialité. Qu’est-ce que cette musique guadeloupéenne peut nous apprendre sur la condition postcoloniale ?

Cette conférence sera enrichie par la participation exceptionnelle de “Chantè”: Jean-Pierre Dupont dit “ti’zorèy”; “Boularyen, Kè” : René Burin ; et “Makè, Kè” : Thierry Galand. Ils vont interpréter quelques morceaux de musique de gwoka dans un format de chant, danse et tambour.

Où? Péniche Anako, Quai de la Loire

Quand? Dimanche 6 octobre, 12h-14h.

Plus de détails sur Facebook: https://www.facebook.com/events/1334981979985160/